L’engagement

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Josée Boileau signe aujourd’hui son dernier éditorial dans Le Devoir. Un texte important.

Message personnel | Josée Boileau | Le Devoir | 30 janvier 2016

Extraits:

«Le Québec, donc? Il flotte. Tout léger dans le vent, faiblement rattaché à un ensemble canadien dont il ne se soucie guère et qui le lui rend bien (sauf si un pipeline est menacé!), il est au-dessus de son passé, par-delà sa pérennité, loin des malheurs du monde, désengagé. Béat au-dessus de lui-même. (…)

Il est question ici du Québec comme collectivité. Il ne manque pas d’individus qui font leur marque, ici et à l’étranger, ni de gens qui s’impliquent ou qui ont idée d’un monde meilleur. Mais comment l’addition de tant d’énergie s’inscrit-elle dans la prise de conscience que le Québec, comme entité, a de ses responsabilités envers lui-même et les autres? (…)

Il en reste pour croire qu’une telle conscience vient avec un pays. Mais il n’est plus en vogue de le dire: vieille idée tellement années 60, et qu’y gagnerions-nous, n’est-ce pas, nous qui vivons déjà si bien? (…)

Démonstration serait donc faite: la souveraineté n’a pas d’avenir et les Québécois sont las de ce débat.Oui, mais pas tous. Oui, mais l’envie de souveraineté n’est pas que jeu politique. Oui, mais la place du Québec, même au sein d’un espace fédéral, reste en suspens. Personne n’entend y remédier?

Alors flottons, et laissons les enjeux du siècle, ceux discutés partout — la sécurité, le déplacement des populations, l’environnement, l’après-pétrole —, nous échapper. Nous sommes repus, préservés, insouciants, bravo.

Mais reconnaissons au moins qu’on pourrait exiger davantage de nous-mêmes.»

Je n’ai rien à ajouter, sinon que cela décrit bien mon état d’esprit aujourd’hui. Et que cela dit bien pourquoi il ne faut pas se laisser abattre, malgré les difficultés qu’éprouvent aujourd’hui bien des gens engagés politiquement — de façon partisane ou non.

Je le disais autrement, un peu plus tôt cette semaine, sur Facebook:

Il y a des jours où la politique est infiniment déprimante. (…) Ces jours-là, il ne faut surtout pas se laisser abattre. Il faut relever la tête, porter le regard à l’horizon. En profiter pour faire le point sur le projet de société qui nous anime. 

Et se concentrer seulement sur le prochain geste à poser pour faire avancer la cause. Parce qu’au fond, y’a que ça qui compte vraiment.

Alors on continue. Évidemment.

 

 

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