Une grande perplexité

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Quels temps difficiles pour les idéalistes, ai-je dit à des amis il y a quelques semaines. Non, mais, c’est vrai… c’est dur. Vous ne trouvez pas?

Je pense qu’à moins de se fermer les yeux parce qu’on ne veut tout simplement pas voir, il faut bien reconnaître que nous sommes, collectivement, bien mal équipés pour faire face aux défis particulièrement complexes qui se présentent à nous dans les prochains mois et les prochaines années. Difficile de ne pas se sentir désemparés devant pareil constat.

Ce n’est certainement pas faute de monde engagé que nous en sommes là. Ni de moyens de communication. Et encore moins de richesses. Nous sommes dans une des sociétés les plus privilégiées sur la planète. Sauf que malgré tout ça les discours s’étiolent, les propositions politiques sont de plus en plus fragmentées et elles divisent souvent plus qu’elles ne rassemblent — parfois même au mépris de la réalité, comme le signale Antoine Robitaille dans Le Devoir. La démagogie semble envahir l’espace public comme la mauvaise herbe dans une platebande négligée.

Ère post-factuelle? | Antoine Robitaille | Le Devoir | 18 juillet 2016

Tout ça pour dire que je commence mes vacances dans un état de grande perplexité devant les discours partisans. Devant l’ensemble des discours partisans. Je me demande si nous ne sommes pas à un moment de notre histoire où il serait nécessaire de prendre un peu de recul sur les programmes politiques qui guident (et qui contraignent), de façon parfois utile, mais souvent trop automatique, nos réflexions et nos débats collectifs.

Je m’interroge. Profondément.

Comment éviter la polarisation de l’espace public?

Comment mettre en valeur les discours nuancés et rigoureux?

Comment faire émerger des discours et des projets véritablement rassembleurs?

Comment faire (re)naître un nouveau discours audacieux « au centre » — le plus difficile et le seul envisageable, comme le dit Simon Jodoin dans le Voir.

Attentats et radicalisation: le piège ambidextre qui nous guette | Simon Jodoin | Voir | 16 juillet 2016

Sous quelle forme l’engagement politique, partisan ou non, a-t-il le plus de sens aujourd’hui?

Et, encore plus concrètement, de quelle façon un entrepreneur idéaliste, comme moi, peut-il contribuer le plus efficacement à l’épanouissement de notre société?

Je ne sais pas encore très bien où me mènera cette réflexion…

…et je pense que c’est justement ça qui la rendra peut-être particulièrement intéressante!

Photo: Sher-Wood 748, Louisville 520, Ultralite 709, (extrait d’une) œuvre de Pierre Ayot, vue au Musée national des Beaux-Arts du Québec, le 18 juin 2016.

5 réflexions sur “Une grande perplexité

  1. Je n’ai pas, évidemment, de réponse courte et surtout, prête à te donner sur ton interrogation.

    Mais il est une chose dont je suis CERTAIN !!

    La persévérance inébranlable des gens de bonne volonté, leur aptitude à se rassembler, leur action collective bien organisée et une communication lumineuse, rigoureuse, efficace sont les éléments structuraux de base de l’édifice politique, incontournable, qui permettra aux communautés de relever les défis.

    Tu fais partie de ces gens de bonne volonté. J’ose croire, moi aussi.

    Point.

  2. La meilleure façon, mon cher Clément, c’est de continuer d’y croire. Car si tout ceux qui y ont cru quittent le navire, qui d’autres dirigera le bateau? La nature déteste le vide et d’autres prendront cette place (et l’on déjà fait d’ailleurs…).

  3. Je crois que vous avez une vision un peu trop terre-à-terre de la politique pour un idéaliste… :) Sérieusement, il ne suffit pas d’avoir des bonnes idées. Il faut aussi un peu de mise en scène et de rêve. Il faut être capable de sortir du cadre imposé par les médias pour parler directement à la population. C’est particulièrement vrai pour un parti comme le PQ. Nous avons les médias qui rêvent de nous enterrer.

    Si on se rappelle en 2014, le PQ avait réussi à parler à la population en présentant sa charte. Cela l’a amené en tête des sondages. Malheureusement, il a crû qu’il pouvait revenir aux paramètres imposés par les médias pour mener une petite campagne beige. Au revoir l’audace!

    Malheureusement, Véronique Hivon est en train de tomber dans le même piège. La population veut qu’elle utilise sa capacité à rassembler pour adopter une charte de la laïcité, renforcer la loi 101, etc. Au lieu de cela, elle parle d’un congé parental pour les élus.

    Ce n’est pas en menant une petite campagne sans risque qu’on devient chef du PQ lorsqu’on est un candidat qui n’est pas appuyé par l’establishment…

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