Ironie du sort, mes notes personnelles me rappellent aujourd’hui que la soirée Faut qu’on se parle de Québec, avait lieu ce jour, il y a deux ans, au Musée de la civilisation. J’en parlais dans mon texte de mardi, mais je ne me souvenais pas d’en avoir fait un compte rendu. Sa relecture prend une toute autre perspective aujourd’hui.
Cela me fait aussi réaliser à quel point deux ans ça peut parfois être une éternité. Et à quel point on peut faire des choses et transformer une situation en deux ans… quand on a les idées claires sur ce qu’on veut accomplir et qu’on se dote d’un plan pour le faire.
Je ne peux toutefois pas m’empêcher de m’interroger: est-ce que les structures complexes d’un parti politique permettent de se r’virer de bord dans ce type d’échéancier et d’adopter une nouvelle vision, qui tient compte d’un contexte radicalement différent, puis bâtir, et faire adopter, un plan d’action en conséquence?
Est-ce qu’au moment où le Parti Québécois doit se réinventer, on peut s’attendre à ce que les fondements de cette transformation émergent des instances du parti, ou s’il est plus probable qu’ils prennent forme à l’extérieur du parti, à partir d’une démarche plus légère et plus souple, dont pourront par la suite se saisir les instances?
Est-ce que l’efficacité d’un parti politique se mesure aujourd’hui par sa capacité à adopter un programme et à convaincre la population d’y adhérer? Ou plutôt à sa capacité de comprendre les aspirations des forces vives de la société et de trouver les moyens d’en être le meilleur porteur?
Parler plus? Écouter plus?
C’est une question qui hante le mouvement souverainiste depuis très (trop!) longtemps.
Et tant qu’à être dans la relecture de vieux textes, je pense que ça vaut la peine de relire aussi l’éditorial de Bernard Descôteaux dans Le Devoir à la suite de la cuisante défaite subit par le Bloc Québécois en 2011. Extrait:
«…l’électorat au Québec est éminemment volatil. (…) Selon l’humeur du moment, on vote à droite ou à gauche, ce qui traduit une fatigue envers les vieux partis et leurs discours déphasés.
«Cette volatilité, Gilles Duceppe ne l’a pas sentie. On ne le lui reprochera pas, parce que ses adversaires non plus ne l’ont pas pressentie. Mais il aurait dû aborder cette élection avec moins d’assurance, erreur que ne doit pas répéter le PQ.»
Hum hum…
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Parler moins. Écouter plus. Écouter mieux surtout!
J’y croyais en 2011, j’y crois encore plus aujourd’hui. Et je serais terriblement déçu que mon parti n’ait pas encore compris que c’est le principal défi auquel il fait face. Je pense que sa survie en dépend.