Antoine Robitaille publie ce matin sur son blogue de campagne (Le petit Robi sur la route) un texte très sévère au sujet des premières promesses de la campagne électorale — qui lui semblent très utilitaires et clientélistes.
Cela révèlerait, de son point de vue, une forme d’éclatement de la nation. Peut-être… mais je n’en suis pas si sûr. Il faut peut-être aussi mettre ça en parallèle avec les crottes de chien de Harvey Milk.
Mais c’est la question finale du texte d’Antoine Robitaille qui me donne le plus envie de réagir:
«Cela engendre toutefois un cercle vicieux: nous trouvons que ces promesses étriquées manquent de «oumf», de panache, de rêve, d’horizon.
Nous concluons que la politique est «plate» et nous retournons à notre petite niche d’intérêt.
Bref, on est malpris. Comment en sortir selon vous?»
J’ose une hypothèse en guise de réponse:
Je pense que les partis politiques font de plus en plus souvent l’erreur de tenter de parler aux gens les plus déconnectés — au sens social: celles et ceux qui vivent dans une bulle (pour toutes sortes de bonnes raisons, sans doute) et qui ne se sentent reliés que de façon très indirecte aux enjeux collectifs.
Alors qu’il serait probablement beaucoup plus payant, politiquement, de s’offrir comme porte-voix pour celles et ceux qui sont les plus connectés, les plus engagés, celles et ceux qui animent et font vivre le collectif, qui inventent le Québec de demain et qui sont susceptibles d’inspirer, de donner le goût de se mobiliser à son tour.
«Comment en sortir selon-vous?»
Je pense qu’il va falloir renverser le sens de la communication politique.
Mettre les partis politiques au service de ceux et celles qui ont choisi de faire plutôt que de tenter de rejoindre les autres, qui se limitent à commenter.
Bâtir un pays, gérer un État, je pense que ça consiste d’abord et avant tout à aider les gens à coopérer pour réaliser leurs aspirations, individuelles et collectives.
Pour s’en sortir, je pense qu’il va falloir qu’on accepte de repartir de là.
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Photo: One and Three Chairs, une œuvre de Joseph Kosuth, vue au Musée Pompidou, à Paris, à l’été 2017.
Le consensus et coopération ne seront possibles que par l’implication du plus grand nombre, pas seulement par ceux qui sont habités par le “faire”? Le politique comme profession?
Vrai: mais comment élargir progressivement la mobilisation/l’engagement? Sinon par l’exemple?