
Sachant que je suis impliqué dans l’équipe de Bruno Marchand, et que je suis favorable au tramway, quelques personnes m’ont demandé ce que je pensais de sa position sur le sujet — parce qu’elles avaient l’impression que son engagement à réaliser le tramway avait diminué.
Je vous partage ma réflexion…
Ça m’exaspère évidemment que ce soit un sujet récurrent et omniprésent dans la politique municipale depuis dix ans. On devrait être passé à autre chose depuis longtemps. Mais que ça fasse mon affaire ou pas, ce n’est clairement pas le cas. C’est ça qui est ça.
Pourquoi c’est ça qui est ça? — Je pense que c’est parce que les raisons pour lesquelles le tramway est devenu nécessaire n’ont pas été suffisamment bien expliquées et (plus encore) parce que la confiance dans la gestion du projet est insuffisante. C’est ce qui créé des conditions favorables à son éternelle remise en question.
Force est de constater qu’il y a de plus en plus de monde (même chez les partisans du tramway), qui ont l’impression que le projet se développe par lui-même, en circuit fermé, en suivant une logique qui échappe à tout contrôle démocratique. Ça suscite de la méfiance.
Il faut réduire cette méfiance, c’est elle qui fragilise le plus le projet.
Pour y arriver, il ne suffira pas que les politiciens adoptent des positions dogmatiques du genre « je vais faire le tramway coûte que coûte ». Je pense que ce serait même contreproductif — ce serait mettre du bois dans le poêle de la méfiance.
Il est bien sûr nécessaire de réaffirmer un appui au projet et de réitérer la conviction de sa nécessité — mais je pense qu’il faut surtout s’engager à ce que le projet ne se développe pas en vase clos et qu’il puisse continuer d’évoluer en réponse aux interventions et aux propositions des citoyens.
Faire preuve d’un leadership positif, ce n’est pas juste prendre des positions fermes, c’est aussi (surtout!) démontrer la volonté de rallier — et de faire tout ce qui sera nécessaire pour y arriver.
Est-ce que j’aimerais mieux que le projet de tramway soit déjà fait? Évidemment! Est-ce que j’aimerais mieux qu’il n’ait jamais été remis en question? Bien sûr! Est-ce que je pense que le tramway aurait plus de chance de devenir réalité si le candidat que j’appuie avait dit qu’il allait faire le tramway à n’importe quel prix? Vraiment pas.
Je pense que si on veut que le tramway voit enfin le jour, il devient urgent de revoir la manière dont le projet est mené. On ne peut pas accepter que le projet perde des appuis chaque jour. Il faut inverser la tendance et faire en sorte que le projet regagne des appuis — en l’expliquant mieux, notamment au plan budgétaire, en rendant sa réalisation beaucoup plus ouverte et plus agile.
C’est ce que Bruno Marchand a dit cette semaine. Ça ne m’inquiète pas. Je suis même convaincu que ça augmente les probabilités que le tramway voit le jour.
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Photo: Gros plan sur une oeuvre, d’un.e artiste inconnu.e, vue à la Maison culturelle Armand Vaillancourt, été 2021
Merci de clarifier les intentions de M. Marchand, ses propos cette semaine avaient ébranlé mon appui à sa candidature.
Félicitations Clément pour ta nomination. Je sens que l’élection de Monsieur Marchand apportera beaucoup de positivisme à Québec.
Félicitations Clément! Bien d’accord à favoriser l’acceptabilité sociale de ce projet de tramway.
J’ai rêvé que j’arrivais ici, Clément, et que tu avais fermé ton blogue en disant que tu reviendrais… un jour!
Je fais du rattrapage de lecture sur ton blogue ! Le projet de tramway est évidemment indispensable et assez convaincant. On sent que l’équipe Marchand essaie de diminuer certains impacts et d’être moins dogmatique, bravo.
Pour l’intégration dans les quartiers que je connais le mieux (Sant-Jean-Baptiste/Montcalm), la sortie du tunnel sur Turnbull me semble une aberration alors que le goulet Salaberry/Bourlamaque est déjà saturé. Il me semble que c’est une économie que nous regretterons, d’autant plus que l’espace de l’ancienne station essence au coin Cartier/René-Lévesque semble parfait pour une station. La sortie du tunnel à « la jonction » me parait tout de même plus sensée.
Bonjour M. Laberge,
Compte tenu de l’environnement économique tel que le prix d’essence exorbitant, le transport électrique collectif devrait être notre premier choix. Je vous approuve entièrement.
J’ai travaillé une vingtaine d’années comme ingénieur au métro de Montréal. J’allais au bureau à pied. N’ayant pas de voiture, les économies réalisées m’ont permis d’accélérer les paiements d’un appartement. De plus durant cette période, j’ai développé des outils d’économie d’énergie des rames de tramway ou de métro. Je serais honoré d’en discuter si vous voulez en savoir plus. Bravo et persévérez!