Apprendre à écrire en public

Dans un texte remarquable intitulé Weblogs: Learning in Public (format pdf), Jill Walker raconte son expérience d’utilisation des carnets Web (blogues) avec les étudiants de l’Université de Bergen, en Norvège.

Tenant elle même un carnet Web depuis plusieurs années, elle a été en mesure de rassembler des observations particulièrement intéressantes. De brillantes conclusions aussi. Surtout.

Je pense que le texte éclairera particulièrement ceux et celles qui s’interrogent sur la place des carnets Web dans les écoles. Il pourra aussi donner l’heure juste aux pédagogues inquiets des difficultés qu’il est possible de rencontrer lorsqu’on fait tomber les murs de l’école. Parce que pour Jill Walker, c’est bien de ce dont il s’agit quand on parle des carnets Web dans un contexte éducatif. Ce avec quoi je suis évidemment en parfait accord.

La question principale qui guide le texte est la suivante:

« Is it ethical not to provide students with opportunities to perform [write] in public? My eight year old has been learning to play the violin for just over a year, and has already played at five public concerts. Why should learning writing or thinking be different? »

Si vous n’avez pas le temps de lire le texte en entier (9 pages) je vous suggère au moins de survoler ce collage d’extraits du texte, présentés dans le désordre, en fonction de la lecture que j’en ai faite.

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Le territoire que l’on construit soi même…

Je reprends, pour archivage, de larges extraits d’un texte de Bruno Devauchelle, animateur au CEPEC Craponne (France). J’ai, par ailleurs, découvert avec plaisir que celui-ci tenait maintenant un carnet Web dans lequel il regroupe (enfin!) ses principaux textes.

Celui-ci s’intitule Internet, une arme de guerre

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D’hier à aujourd’hui, l’AQUOPS… et nous!

Dans le contexte où l’AQUOPS lutte pour sa survie, j’ai proposé à Marcel Labelle ‹ qui est un des fondateurs de l’association ‹ de partager avec moi quelques réflexions sur les origines de l’association, sa pertinence aujourd’hui et ainsi que sur les formes qu’elle pourrait adopter dans l’avenir. Je reproduis ici, avec sa permission, l’essentiel de notre conversation.

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Les enseignants et les TIC: blocage ou obstacles?

Au début de l’année, le ministère du Patrimoine canadien a mandaté le CEFRIO pour formuler des recommandations destinées à guider ses actions dans le développement de contenus d’apprentissage électroniques.

Les travaux préalables à la formulation des recommandations sont apparemment unanimes: les contenus pédagogiques actuellement disponibles s’adaptent difficilement aux objectifs d’apprentissage des programmes en vigueurs dans les différentes provinces canadiennes.

La revue de littérature du CEFRIO suggère par ailleurs que « loin d’être issues d’un quelconque « blocage » des enseignants face aux TIC, les lacunes observées dans leur appropriation des technologies paraissent plutôt attribuables à divers obstacles auxquels ils doivent faire face dans leur pratique ».

La plus importante des vingt recommandations du CEFRIO (et la seule publique pour le moment) est que:

« …le gouvernement canadien ne doit surtout pas tenter de tout faire lui-même et d’être ainsi seul responsable des ressources pédagogiques mises en ligne. Il doit plutôt agir en facilitateur et supporter le développement d’initiatives locales, mais « exportables » dans d’autres régions et contextes. »

Le rapport issu de ces travaux devrait bientôt être rendu disponible par le CEFRIO. D’ici-là, pour en savoir plus: Les enseignants canadiens et les ressources pédagogiques en ligne, sur le site du CEFRIO.

REPARTIR

L’AQUOPS lutte pour sa survie. Et ça joue avec mes tripes. Sans doute parce que l’AQUOPS a toujours été là aux grands moments de ma trajectoire professionnelle: découverte de l’informatique, décision d’enseigner, décision de quitter l’enseignement, découverte de l’entrepreneuriat, apprentissage de la culture de réseau. Je me rappelle…

1980. J’entre en première année.

1981. Trois pionniers fondent une association pour les utilisateurs de l’ordinateur au primaire et au secondaire. L’AQUOPS est née.

Il s’agissait de Normand Vinet, Francis Meynard et Marcel Labelle.

1988. Un groupe auquel sont associés ces pionniers publie un document essentiel dans l’histoire de l’éducation au Québec: le rapport du groupe REPARTIR. La même année où l’ordinateur fait son apparition dans la maison familiale (un Mac SE) et où j’entreprends d’interminables concours de programmation avec mon cousin!).

1989 (ou à peu près). Mon oncle François m’invite à visiter avec lui le salon des exposants du cinq ou sixième colloque de l’AQUOPS. J’y fais la connaissance de Jean Sylvestre. C’est l’année de mon premier modem (300 bauds) et de mon adhésion au Club Macintosh de Québec.

1993. Avènement du World Wide Web. L’AQUOPS a déjà 12 ans!

1995. L’AQUOPS présente un mémoire important dans le cadre du Sommet socio-économique sur les TIC à l’école.

Septembre 1996. J’ai la chance de découvrir le métier d’enseignant avec comme directeur d’école Martin Bouchard, à Sainte-Catherine-de-la-Jacques-Cartier ‹ un autre visionnaire qui gravite autour de l’AQUOPS. Une année INOUBLIABLE, où j’ai aussi eu la chance de prendre part à l’organisation d’un extraordinaire camp de jour technologique (dont un précieux artefact est ici). François s’en souviens sans doute très bien aussi!

Mars 1996. Autour d’un pizza, je fais le projet avec André Girard de regrouper nos « bookmarks éducatifs » sur une affiche, pour permettre à nos collèges enseignants de se faire une image de ce nouveau monde. Deux nuits de travail plus tard, je débarque chez le cousin, qui vient de fonder iXmédia, le mettant au défi de transformer mon poster-bricolé-avec-Inspiration-quelques-feuilles-et-beaucoup-de-scotch-tape en affiche professionnelle. Deux semaines plus tard, nous débarquons, sans préavis au salon des exposants du colloque de l’AQUOPS avec un paquet d’affiches sous le bras. Je vais voir directement la seule personne que je connais sur place: Jean Sylvestre, qui nous trouve un petit coin où installer une table. Nous vendrons dans les deux jours suivant 500 cartes des ressources éducatives de l’Infobourg québécois 1.0. C’est aussi l’année du Plan Marois.

1997. iXmédia et les Éditions Septembre s’unissent pour fonder Septembre Média. Je quitterai éventuellement l’enseignement pour y travailler à temps plein.

1997 à 2000. Pèlerinages annuels au colloque de l’AQUOPS. Il est inimaginable d’en manquer un seul instant. Nous y lancerons: trois livres (notamment l’Infoduc), deux affiches, trois sites Web (notamment l’Infobourg, évidemment!) et même un magazine (les Chroniques de l’Infobourg, devenu l’École branchée). J’y fais aussi la connaissance d’à peu près 50% des gens que je côtoie professionnellement aujourd’hui. Je me souviens particulièrement de ma rencontre avec Robert David, qui pilote alors le projet Cyberscol.

2001. DeMarque achète Septembre Média. Un autre élan est donné au projet… encore et toujours à l’AQUOPS.

2002. On sent un essoufflement d’un peu tout le monde dans le milieu. Le plan Marois est terminé, les pionniers sont fatigués. Plusieurs projets tirent le diable par la queue. Malgré cela, le colloque de l’AQUOPS est de plus en plus gros. Lentement mais sûrement, je m’éloigne de l’AQUOPS.

Avril 2005. Cela fait deux ans que je ne suis pas allé au colloque. Probablement autant de temps que je n’ai pas reçu de correspondance de l’association, sinon l’annonce de chacun des colloques. Je pense que je ne m’y reconnais plus. À moins que ce soit parce que j’ai perdu la conviction que « c’est là que ça se passe ». Comme si l’énergie était ailleurs. Mon énergie est allée ailleurs en tous cas…

Juin 2005. J’apprends que l’association est menacée de fermeture. <b/CHOC.

L’AQUOPS FERMÉE? IMPOSSIBLE!

Impossible? Mais pourquoi au fond? Cela fait bien deux ans qu’elle ne fait pratiquement plus partie de mon environnement, que je me suis dit ‹ comme probablement bien des gens.

Mais j’y ai bien pensé. J’en ai parlé autour de moi. J’ai relu le document de fondation de l’association. J’ai rencontré le nouveau directeur général de l’association. J’ai relu les prises de position du président actuel et de son prédécesseur. Et je me suis fait une idée.

Non, décidément, l’AQUOPS ne peut tout simplement pas mourir. Mais il lui faut REPARTIR.

La suite de ma réflexion au cours de la fin de semaine.

P.S. En attendant, pourquoi ne pas prendre le temps de lire (ou relire) le rapport du groupe REPARTIR? (et rappellez-vous… ça été écrit en 1988!)

La puissance d’Internet

« La puissance de l’Internet réside davantage dans sa sociologie que dans sa technologie, c’est-à-dire dans sa capacité à faire interagir les hommes, rapidement et sans trop de hiérarchie, autour de préoccupations extrêmement diverses. »

‹ Patrick Bazin, directeur de la bibliothèque de Lyon (cité par La Feuille)

Merci à René, pour avoir attiré mon attention sur ce texte, qui est tout à fait dans l’esprit de cette conférence.

Un weblog pour enseigner la géo

Pas le temps de commenter ce soir, mais pour référence, ce texte tiré du Café pédagogique (#62):

Pédagogie : Un weblog pour enseigner la géo
Vincent Fabre, jeune professeur certifié, a mené l’expérience de la création collective d’un blog en géographie, en 5ème. L’expérience est décrite dans un mémoire professionnel […]
«Mon idée était donc à la fois de mener une pédagogie active nécessitant l’investissement de chaque élève en fonction de ses connaissances et de promouvoir une construction commune du raisonnement géographique avec un travail collaboratif. […] En outre, l’outil informatique et l’utilisation d’Internet favorisent une nouvelle relation des élèves à l’apprentissage. Le rôle du professeur est immédiatement redéfini par la configuration de la salle et par son nouveau rôle de médiateur entre l’apprenant et le support. […] »
Le mémoire professionnel
Le blog des 5èmes 6

Sonder nos intentions

Il est intéressant de constater que les échanges sur la réforme (qu’il semble maintenant convenir d’appeler « le renouveau pédagogique ») se sont déplacés de la liste de discussion edu-ressources vers l’univers des carnets. Et qu’elle s’est du même coup élevée de quelques crans ‹ pour tous les points de vue exprimés d’ailleurs (ma perception).

Parmi les textes que j’ai eu plaisir à lire sur le sujet depuis quelques jours, je retiens particulièrement celui de Sacco. La perspective qu’il nous propose me semble habilement relancer les échanges, même si certains n’y verront encore qu’un prétexte à la fuite en avant. Les commentaires sont au moins aussi riches que le texte initial. Et wow! quelle écriture il a… un véritable plaisir à lire!

Quelques éléments de ce texte de Mario, et des commentaires qui suivent, font également échos aux mêmes préoccupations.

Sur la morale de l’éducation (inspiré par Freire)

Stephen Downes attire notre attention sur un texte dans lequel David Wiley réfléchi sur les enjeux éducatifs contemporains, le rôle des technologies et les idées de Paulo Freire ‹ un de mes penseurs pédagogiques favoris. j’y faisais encore référence récemment.

Le texte est provoquant. Sa lecture importante.

« … there is a larger educational research problem to solve than making instruction more effective […] the most pressing problem facing us today isn’t making education more effective, it is making education more available [so] let’s spend billions of dollars and millions of person hours per year making significant progress on the access problem […] instead of committing those same resources to making almost unperceivably small incremental improvements in the effectiveness with which we keep instructing the same subgroups. »

C’est un peu dichotomique, d’accord, mais sur le fond, j’endosse tout ça!

Et les différentes étapes du texte sont aussi forts qu’amusant, partant d’une rencontre imaginaire entre Freire et Morpheus, personnage central du film The Matrix:

« I think the author was right. Morpheus and Freire would agree that […] youth (and many other individuals) are controlled and manipulated by systems of oppression [and that] our role, as educators and human beings, is to ³free their minds² […] »

« …we must base all we do in education in love. Love for the student, the learner, the other. […] »

« …ll that we say, think, and do is robbed of its power if we lack integrity in our lives. Integrity that involves truly living out the principles of peace, freedom, love, and spirituality. […] »

« There is a political problem with talking about the scalability of instruction that makes it morally inappropriate. ³Scalability² looks at the ability to reach large numbers of learners, and the economics of doing so. This is morally inappropriate because ³scaling to a large number of learners² implicitly and purposefully excludes some learners. […] we should never talk about scalability of instruction because the language of scaling is the language of exclusion […] »

Blogfolio… apprenants, institution, etc.

Stephen Downes attire notre attention ce matin sur un texte qui semble en plein ce qu’il faut pour faire avancer la discussion entamée avec passion et laissée en plan ici il y a quelques jours…

Researching Electronic Portfolios and Learner Engagement

David Tosh recommends this paper and in particular a diagram relating increased choice with increased motivation. I would agree that choice impacts motivation, but probably a lot more besides (for example, relevance). Barrett approaches the subject of portfolios from the point of view of assessment, but distinguishes between « Positivist Portfolios [where] the purpose of the portfolio is to assess learning outcomes » and « Constructivist Portfolios [where] the portfolio is a learning environment in which the learner constructs meaning, » thus highlighting the tension between learning objectives and institutional objectives. « How do we create an Institution-Centered Assessment and Accountability System without losing the power of the portfolio as a student-centered tool for lifelong learning and professional development? » Good paper. By Helen Barrett, The REFLECT Initiative, Spring, 2005.

Source: OLDaily March 28, 2005, by Stephen Downes

Liens école-communauté

Je (re)découvre avec intérêt plusieurs ressources développées en marge du projet École éloignées en réseau en rapport avec les liens école-communauté. Faudra que je me repenche sur tout ça dans les prochaines semaines. En particulier, peut-être, sur le texte intitulé « Vers une consolidation du lien école-communauté ».

J’espère aussi que les bulletins « Mon Village » de la communauté de Sainte-Camille redeviendront disponible bientôt à cette adresse… parce qu’il pourrait être une source d’inspiration intéressante pour notre éventuel bulletin « mon quartier ».

Enfin! (elle devait bien venir cette réplique…)

Ravi de lire la réplique de Jacques Désautels, Marie Larochelle, Suzanne Vincent, Lucie DeBlois et Fernand Gervais au texte de Clermont Gauthier et M’hammed Mellouki dans Le Devoir de ce matin. Bien envoyée. Bien méritée.

Voilà pour la réplique des universitaires aux universitaires, dans le registre universitaire. Un événement quand même assez exceptionnel dans un média de masse.

Le texte qui expliquera en des termes positifs et justifiera de façon convainquante la réforme à l’intention du grand public reste toutefois à écrire.

Beau défi de relations publiques dans les circonstances!

eLearning: pour qui? par qui?

« …a paragraph on a study […] that indicates that Net Genners don’t like online education that much, prefering in-person modes. […] The question is ³Why?²

My contention is that nobody likes being talked down to. The same people who think instant messaging is disruptive and who don’t like answering email on weekends are the ones who are designing and driving these online classes. The same people who are mixing cheesy clipart with unfortunate font choices on crowded slides are building the materials in use in these classes. The same faculty who are having problems sorting the good email from the bad ‹ and who have difficulty in dealing with an extra 50 or so important messages a week ‹ are the same faculty who are teaching courses to students who are plugged in 24/7, who can cope with hundreds of emails a day, who sort through multiple channels of communication so fast that it appears that they multi-task […] »

La suite, dans Cognitive Dissonance, le site de Dick Cornell.