Fin prêt (ou presque)

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Dernières journées de vacances. Période de rédaction.

Je viens donc tout juste de terminer le texte que je présenterai à titre de mémoire, mercredi prochain, devant la Commission culture et éducation, dans le cadre des auditions publiques sur le document intitulé : «Document de consultation sur la réglementation du prix de vente au public des livres neufs imprimés et numériques». Une dernière relecture demain matin et peut-être quelques ajustements. Je le publierai ensuite ici mercredi en début d’après-midi, après en avoir fait la présentation aux députés membres de la commission.

Le titre du mémoire devrait être: Réglementer le prix des livres numériques pour protéger la concurrence et stimuler l’innovation. [Mise à jour: ce sera finalement Réglementer le prix des livres numériques pour stimuler la concurrence et l’innovation dans un marché encore naissant].

Je pense que c’est un document qui ne comportera pas de grandes surprises pour ceux et celles qui ont lu mes réflexions préparatoires:

L’art de réglementer

Réglementer le prix des livres? Contexte.

Réglementer le prix des livres? L’édition.

Réglementer le prix des livres? Le gros mot.

Réglementer le prix des livres? Une spécificité du numérique.

Réglementer le prix des livres? Pourquoi.

…ainsi que les réponses que j’ai formulées à la suite de certains commentaires, notamment ici et .

Le fil conducteur sera sans doute un peu différent, mais sur le fond… je défendrai évidemment les mêmes idées. Je n’ai pas changé d’avis au cours des dernières heures!  ;-)

Retour au boulot demain matin (je devrais dire ce matin, à l’heure qu’il est)… pour une semaine qui s’annonce des plus intéressantes.

Mise à jour: le mémoire est ici…

C’est l’État qui a payé, ça devrait être gratuit! (vraiment?)

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Hum…

Article intéressant dans Le Devoir de ce matin pour présenter Usito, « le premier dictionnaire du français au Québec entièrement dématérialisé».

Clin d’oeil: j’ai bien rit en lisant la juxtaposition de la photo et de la citation de la directrice de publication, Hélène Cajolet-Laganière. Une photo prise entre deux rayonnages de dossiers plein de papiers et cette phrase: « c’est la première fois dans la francophonie qu’un dictionnaire est produit dans un environnement entièrement numérique ». Mieux, plus loin dans le texte: « Nous travaillons dans un univers sans papier ». Mais bon, je comprends ce qu’on voulait dire, et ce sont des choses qui arrivent… ;-)

Cela dit, ce n’est pas ça qui a attiré mon attention. C’est plutôt le passage dans lequel le journaliste formule un commentaire de nature économique:

« Au plus fort, une trentaine de personnes ont travaillé sur l’ouvrage, qui a nécessité environ 10 millions de dollars, que de l’argent public. Alors, pourquoi faire payer les abonnements (jusqu’à 60 $ pas année), d’autant plus qu’Usito utilise des logiciels libres ? »

Parce que le dictionnaire a été payé par de l’argent public, il faudrait qu’il soit gratuitement accessible… et à plus forte raison parce qu’il utilise des logiciels libres.

L’État paie pour concevoir le dictionnaire. On le met en ligne. Et hop: comme par magie, ça ne coûterait plus rien pour le faire connaître, pour continuer à le faire évoluer, pour maintenir son infrastructure, pour assurer le support aux utilisateurs. Et c’est bien connu, les développeurs informatiques qui travaillent à partir de logiciels libres le font toujours bénévolement… De la magie, je vous dis!

Je ne dis pas ça pour me moquer, j’utilise seulement cet extrait comme un exemple des raisonnements étriqués qu’on nous sert parfois quand il s’agit de l’économie de l’immatériel — en particulier dans le monde de l’édition, mais pas seulement. J’aime beaucoup Stéphane Baillargeon… mais sur ce coup… disons que…

Je n’ai pas encore utilisé ce dictionnaire. Je n’en sais pas plus à son sujet que ce que l’article nous en apprend. Mais je sais que cela ne coûtera pas rien d’en assurer l’existence dans les prochaines années. Et je ne vois pas pourquoi il faudrait déplorer que ceux et celles qui choisiront de l’utiliser aient à contribuer à ces coûts.

Rappelons-nous toujours qu’il n’y a rien de vraiment gratuit. Et ce n’est pas parce que l’État initie un projet (cela fait d’ailleurs partie de son rôle) qu’il faut qu’il en assume éternellement l’ensemble des coûts.

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Photo: extrait d’une œuvre de Mark Bradford.