Ça bouge dans le monde du livre

Le monde du livre peut être évidemment être analysé sous l’angle de la création, comme un enjeu culturel. Mais c’est aussi une industrie très importante.

Peu de gens en sont conscients, mais la vente de livres est le principal secteur de consommation culturelle au Québec, bien devant le cinéma, la musique, les arts de la scène, etc.

Je trouve que c’est une industrie absolument fascinante et pourtant les médias parlent assez peu de la dimension économique du monde du livre — probablement parce que c’est une industrie plutôt stable.

Cette stabilité rend toutefois encore plus intéressants, voire intrigants, les moments où les choses bougent rapidement, comme cette semaine… alors que Hachette Canada, Interforum Canada, Socadis et ADP sont au cœur d’annonces importantes — probablement les plus déterminantes pour le secteur du livre au Québec depuis une vingtaine d’années.

Communiqué de ADP concernant Hachette

Article de Actualitté concernant Interforum et Socadis (je n’ai pas trouvé de référence plus officielle).

Ça prendra du temps de bien comprendre tout ce que ces changements peuvent impliquer, mais pour essayer de donner un peu de perspective à l’analyse, j’ai pris le temps de plonger dans quelques livres ce matin (photo).

De mes lectures, les pages 195 à 207 de La pieuvre verte, de Frédéric Brisson, m’ont semblé particulièrement éclairantes.

Elles expliquent la création d’Hachette Canada au début des années 2000 et l’influence que cette décision a pu avoir sur l’organisation de tout le secteur du livre.

On comprend aisément en lisant ce court récit que c’est une page importante de l’histoire du livre au Québec qui est en train de tourner… et un tout nouveau chapitre qui est vraisemblablement sur le point de commencer.

L’économie circulaire

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J’ai assisté ce midi à une conférence de Vincent Aurez qui avait pour titre L’économie circulaire, un désir ardent des territoires. L’événement était organisé par le Club économique de Québec, en collaboration avec le Réseau de l’économie circulaire (VRIc).

L’idée de base de l’économie circulaire, c’est que les déchets d’une entreprise devraient systématiquement être vus comme des ressources premières pour d’autres entreprises (contrairement à la perspective de l’économie linéaire, pour laquelle les déchets sont essentiellement des résidus de production dont il faut se débarrasser).

Ainsi guidé par un objectif de zéro déchet, et en regroupant des entreprises qui seront en symbiose sur un même territoire (utilisant tour à tour les déchets les unes des autres pour leurs activités respectives), on peut arriver à créer des conditions particulièrement favorables à leur développement.

Dans une perspective d’économie circulaire, une ville devient une sorte de mine. On y trouve des gisements de matières premières qui sont susceptibles d’être réutilisés, recyclés, transformés — et qui sont souvent beaucoup plus faciles et moins coûteuses à prélever que les ressources naturelles auxquelles elles peuvent se substituer. Le défi est de permettre aux entreprises de s’y approvisionner de façon efficace.

L’économie circulaire est une conception de l’économie qui n’est pas nouvelle. Elle se développe depuis depuis déjà plus quarante ans. Elle répond non seulement à des impératifs écologiques, mais aussi (surtout?) à stimuler la création d’emplois innovateurs qui seront intimement liés à un territoire et à un tissus d’entreprises — et donc plus difficilement délocalisables.

De tous les exemples, très variés, que Vincent Aurez nous a donnés, c’est celui de Bouygues, grand constructeur français du  le domaine immobilier, qui m’a le plus surpris.

L’entreprise a introduit depuis quelques années dans ses contrats des clauses qui prévoient que les matériaux qui sont utilisés dans les immeubles qu’elle construit ne cesseront jamais de lui appartenir… et qu’elle aura donc le droit de les récupérer lorsqu’ils seront éventuellement démolis.

De cette façon, l’entreprise constitue progressivement une banque de matériaux de construction au coeur des plus grandes villes — des matériaux qu’elle peut d’or et déjà valoriser, et dont elle a apparemment déjà commencé à planifier la réutilisation pour de futurs bâtiments, dans un horizon de trente, quarante ou cinquante ans.

«Des clauses de ce type sont discrètement intégrées dans les contrats de constructions et de vente des immeubles depuis quelques années. Les impacts de ces clauses seront majeurs dans l’avenir pour le développement des villes et les relations entre les entreprises de constructions», nous a dit M. Aurez.

Il est aussi important de comprendre que les entreprises n’adhèrent pas à l’économie circulaire seulement en réaction à une soudaine préoccupation écologique. Elles le font le plus souvent au terme d’une analyse approfondie des menaces qui pèsent, à plus ou moins long terme, sur leurs activités, leur plan d’affaires, et leur profitabilité.

L’exemple de Michelin qui commence à intégrer les principes de l’économie circulaire à ses activités parce qu’elle constate qu’elle vendra forcément de moins en moins de pneus dans le futur était intéressant.

L’exemple d’IKEA, qui prévoit expérimenter bientôt à Nice un nouveau modèle de magasins situé directement dans le centre-ville était aussi très inspirant. Le détaillant prévoit y associer un ensemble d’entreprises spécialisées dans la récupération, le recyclage ou la transformation des matériaux issus de ses produits.

***

Je m’arrête ici pour ce soir (j’avais promis un compte rendu à une amie — voilà c’est fait, je peux donc aller dormir) mais je reviendrai certainement bientôt sur le thème de l’économie circulaire parce que c’est une façon d’aborder le développement économique qui m’apparaît particulièrement prometteuse pour le Québec.

Parce qu’elle respecte mieux l’environnement que l’économie linéaire, bien sûr, mais aussi parce qu’elle pourrait nous amener à adopter une stratégie de développement régional beaucoup plus vigoureuse, avec l’importante décentralisation des pouvoirs que cela suppose évidemment (et dont le Québec a besoin depuis très longtemps!).

Par-delà Bombardier

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Le scandale se poursuit. L’indignation de la population ne diminue pas. Les motions se succèdent à l’Assemblée nationale. Le gouvernement ne semble pas comprendre la nature du problème et, pour une fois, les partis d’oppositions semblent déterminés à collaborer pour mettre le gouvernement face à ses contradictions.

On est peut-être en train de vivre un moment important pour le Québec. Je le souhaite. Mais il se pourrait bien qu’on l’échappe, ce moment, si on ne regarde que l’arbre qui cache la forêt.

Parce que le plus important dans cette affaire, ce n’est pas d’obtenir l’abandon ou un remboursement équivalent de la hausse de rémunération des dirigeants de Bombardier. Le Québec n’est quand même pas à 15 millions près.

Le plus important c’est de profiter de l’occasion que nous offre cette affaire pour initier un grand débat sur le rapport que nous entretenons avec les interventions de l’État pour soutenir l’économie. C’est un débat que nous aurions dû tenir depuis longtemps et qui finit aujourd’hui par nous rattraper (enfin, dirons certains!).

Pour cette raison, il m’apparaît essentiel que nous demandions aux quatre partis politiques qui sont présents à l’Assemblée nationale de nous expliquer, le plus concrètement possible, comment ils voient le rôle de l’État pour aider les entreprises.

Quelques questions pourraient les guider:

Êtes-vous plutôt interventionnistes ou pas? Dans quelles conditions?

Est-ce que vous privilégiez des aides sous forme de subventions? De prêts? De crédits d’impôt? Plutôt à de très grandes entreprises, comme Bombardier, ou à des PME? À des conditions équitables?

Quelle part du budget de l’État êtes-vous prêts à consacrer à ces aides directes dans l’économie?

Quelles conditions jugez-vous nécessaires d’exiger des entreprises en contrepartie d’une aide publique?

Quels sont, à votre avis, les moyens alternatifs aux aides financières directes l’État pourrait utiliser pour venir en aide aux entreprises?

De quelle façon cela s’exprime-t-il avec cohérence dans votre programme?

J’aimerais aussi que chaque parti nous explique sa vision des profondes transformations qui sont en cours dans le secteur industriel, et dans le monde de l’emploi en général.

Comment croyez-vous que l’automatisation et la robotisation vont affecter les industries québécoises? À quel rythme? Avec quelles conséquences?

Quelles mesures proposez vous pour faire face à ces changements?

De quelles façons prévoyez-vous revoir la loi sur les normes du travail, par exemple, afin de tenir compte de la métamorphose de plusieurs types d’emploi? Savez-vous qu’Uber n’était que la pointe de l’iceberg?

Comment envisagez-vous la transformation des parcours de formation pour tenir compte de ces bouleversements?

Il me semble que ce sont des sujets concrets qui seraient bien plus de nature à intéresser les gens à la politique que les tiraillages inutilement partisans qu’on voit encore trop souvent à l’Assemblée nationale et, ce, même si nous ne sommes plus qu’à dix-huit mois d’une élection qui sera particulièrement déterminante pour l’avenir du Québec.

***

On remerciera éventuellement la famille Beaudoin et les dirigeants de Bombardier si ce sujet peut devenir un des enjeux de la prochaine élection.

Leur cupidité n’aura pas été vaine.

 

Le mystère est ailleurs

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Je le dis depuis plusieurs années: pour moi, le mystère Québec n’existe pas. Je pense que c’est un concept qui sert le plus souvent à camoufler le manque d’intérêt de ceux qui l’évoquent pour la dynamique sociale, économique et politique de la Capitale-nationale.

Franchement, s’il y a un mystère, il est ailleurs. Il est notamment dans la tête de ceux qui croient encore que l’économie de la région de Québec repose sur la présence de fonction publique (ce n’est que 15% du PIB de la région!) et, conséquemment, que Montréal est le seul vrai moteur économique du Québec.

Le mystère est dans la tête de Philippe Couillard et de Dominique Anglade. Je ne peux pas expliquer autrement la composition du Comité consultatif sur l’économie et l’innovation dont ils ont annoncé la création hier après-midi.

Le mandat de ce comité est de formuler des recommandations pour favoriser l’accroissement de l’innovation, de la recherche et de la compétitivité des entreprises.

Il est composé de vingt-sept membres, dont… aucun de la région de Québec!

Et ce n’est pas la seule aberration: pratiquement personne issue de la nouvelle économie numérique (Google? svp…); qui portera la voix des régions-ressources; aucun représentant des industries culturelles; bien peu d’entrepreneurs pour témoigner de la réalité des petites et moyennes entreprises; et, comme le signalait Pierre Langlois sur Facebook cet après-midi: aucun représentant des sciences économiques («le milieu des affaires et l’économie sont deux choses bien distinctes. L’un cherche le profit, l’autre le bien commun.»).

Apparemment, pour ce gouvernement, la croissance économique et l’innovation c’est à Montréal que ça se passe, dans les tours à bureaux du centre-ville.

Ce n’est apparemment pas les ressources naturelles.
Ce n’est pas non plus les industries culturelles.
Ce n’est pas le secteur des assurances et de la finance, particulièrement forte à Québec.
Ce n’est pas non plus le secteur de l’optique photonique, pour laquelle la région de Québec est particulièrement reconnue.

Ce ne sont là que quelques exemples de ce qui me semble être des négligences importantes. La croissance économique n’est pas seulement le fait du secteur privé non plus — mais c’est peut-être une autre histoire.

***

La région de Québec a une des plus fortes croissances au Québec, et le plus bas taux de chômage. Il doit bien y avoir ici quelques idées qui pourraient inspirer d’autres régions, voire Montréal, qui sait? Avec un peu d’humilité…

La création de ce comité est certainement une bonne idée. Les personnes qui y ont été nommées sont certainement des personnes très compétentes. Je ne remets pas ça en question. Mais la vision incroyablement centrée sur Montréal dont il témoigne me renverse complètement.

Il devient de plus en plus urgent de demander à ceux et celles qui nous dirigent pourquoi ils ignorent ainsi ce qui se passe à plus de 100km de Montréal, dans la Capitale-nationale et dans les autres régions du Québec. Ou pourquoi cela leur apparaît tellement négligeable (sauf pour quelques discours).

Certes, le Québec a besoin que l’économie de Montréal se porte bien. Mais ce n’est pas tout. Notre succès collectif suppose aussi que les régions se portent bien. Elles sont également source d’innovation. On ne pourra pas réussir sans l’apport de la région de Québec. La grande entreprise ne suffira pas non plus. Vive les PME! — qui sont elles aussi bien trop peu représenté sur ce comité.

La vision de l’économie et de l’innovation qui semble guider le gouvernement dans cette démarche m’apparait tellement dépassée qu’il me semble absolument nécessaire de la dénoncer dès maintenant, haut et fort. Je salue d’ailleurs la vigoureuse intervention de la Chambre de commerce et d’industrie de Québec dans ce dossier.

J’ose croire qu’il n’est pas trop tard et que Dominique Anglade pourra ajuster le tir avant que le comité commence réellement ses travaux.

 

Question de prix…

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J’ai publié la semaine dernière un texte qui a suscité de nombreuses réactions sur Facebook, concernant le prix des livres.

Pour poursuivre la réflexion, je garde trace ici de cet article publié dans les Échos — que j’ai vu circuler abondamment sur les réseaux sociaux, le plus souvent sans commentaires ou analyse.

L’article dit que pour la première fois en 2013, les ventes de livres imprimés aux États Unis ont été majoritairement faites par le Web (ventes en ligne par rapport aux ventes en magasin). C’est une tendance lourde qu’il est effectivement important de comprendre.

L’article souligne aussi que la valeur des ventes de livres numériques on stagné, en valeur, en 2013 (toujours aux États-Unis)… et cela, malgré le fait que 512 millions de livres numériques de plus ont été vendus par rapport à 2012… parce que le prix de détail continue de baisser, notamment sous l’influence des pratiques commerciales d’Amazon.

512 millions de livres vendus de plus et aucune différence de chiffre d’affaires pour les éditeurs — et pour les auteurs…

Si on me dit que c’est dans l’intérêt des lecteurs / des consommateurs…

Je répondrai:

— À court terme. Peut-être.

 

Mise à jour:  Sur Twitter, Bruno Boutot suggère ce texte, qui s’inscrit bien dans la réflexion: Higher or lower? The challenge of newspaper pricing in print and digital.

Une terrible menace (mais laquelle?)

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Il n’y aura pas de réglementation du prix des livres, la ministre l’a redit hier. C’est dommage, de mon point de vue, mais je pense qu’il faut maintenant se dire que c’est ça qui est ça.

Quoi qu’il en soit, c’est un autre volet de ses propos lors de l’étude des crédits accordés au ministère de la Culture qui attire mon attention ce matin:

« …il y a un compétiteur encore plus terrible [que les grandes surfaces] : les achats sur le Web à partir de grandes plateformes internationales » (Source: Le Devoir)

Ça me chicote pour plusieurs raisons. D’abord parce que je ne suis pas certain que c’est ce que disent les statistiques (encore que les statistiques dont on dispose sont très imparfaites), mais surtout parce que je me demande si ce qui est « encore plus terrible » dans l’esprit de la ministre, c’est la dimension « achat sur le Web » ou la dimension « à partir de grandes plateformes internationales ».

Est-ce que c’est le Web — et les changements d’habitudes des consommateurs (dont les lecteurs) — qui représente à son avis la plus terrible menace pour les librairies?

Ou si c’est l’arrivée de ces « grandes plateformes internationales » qui captent une partie des revenus sur lesquels s’appuyait jusqu’à récemment l’équilibre de l’écosystème du livre québécois?

Je pose la question parce que les actions à poser ne sont vraisemblablement pas les mêmes selon la réponse qu’on y apporte.

Si on répond que c’est le Web la menace, je risque fort de décrocher — parce que je crois profondément que c’est, au contraire, une opportunité extraordinaire.

Si on répond que c’est la place croissance occupée par les grandes plateformes internationales, alors c’est qu’il faut surtout travailler à identifier quelles peuvent être les forces des acteurs locaux dans ce nouveau contexte.

Et peut-être qu’il faut aller au-delà… et se demander s’il n’y a pas d’autres explications, moins manichéennes.

Heureusement, la ministre annonce aussi un vaste chantier de réflexion pour doter le Québec d’une nouvelle politique culturelle — ce qui nous permettra de donner un peu de perspective aux débats en se demandant pourquoi on fait tout ça.

Parce que si le seul but c’est de vendre des livres — sans égards à toutes autres considérations, c’est certain qu’il ne faut pas se compliquer la vie: quelle que soit la nature des oeuvres, la nature du point de vente ou le prix.

Alors, seulement, je dirai pour vrai Ah, pis, tant pis…

Heureusement, on est pas rendu là… et malgré ce que mon texte d’hier a pu laisser croire à certain, je me sens plus vigoureux que jamais pour mener bataille… je pense qu’on peut y arriver… (à condition de sortir des sentiers battus).

Ah pis, tant pis…

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Ah pis, tant pis…

Je baisse les bras. Ce sera tellement plus simple de faire chacun pour soi.

C’est vrai, au fond, pourquoi se donner tout ce trouble, essayer de formuler un projet culturel collectif et organiser toute une industrie en conséquence? Chacun peut bien publier ce qu’il veut comme il veut sans s’embarrasser de lois et de règlements. Il y a tout plein d’outils gratuits sur le Web pour publier de façon autonome. Il faut les faire connaître davantage. Sans compter qu’avec moins d’intermédiaires, tout ça devrait coûter beaucoup moins cher. En numérique en plus, il n’y aura même plus à imprimer, à stocker, à distribuer… Et si ça coûte moins cher, il y aura forcément plus de gens qui liront. N’est-ce pas ça qu’on souhaite? Et du moment qu’ils lisent, ils pourront bien lire ce qu’ils voudront.

Quand on y pense bien, la culture québécoise se portera bien mieux quand tout sera publié gratuitement. À ce moment-là, même ceux qui lisent en anglais recommenceront à lire des textes écrits par des auteurs d’ici, en français, parce qu’ils seront beaucoup moins chers. Ce sera gratuit. Ce sera merveilleux.

La culture sera enfin libre.

Au début, il y a des éditeurs et des auteurs qui vont trouver ça difficile, c’est sûr. Des libraires aussi parce que ce n’est plus très clair à quoi ils serviront. C’est un changement de paradigme, c’est normal. Ça fait trop longtemps qu’on refuse de l’admettre: c’est à une révolution qu’on fait face, alors ce n’est pas le moment de s’accrocher au passé. Ceux qui ne sauront pas s’adapter seront remplacés par d’autres. C’est pas pire que ça. Sans compter que de cette façon on va enfin pouvoir arrêter de subventionner des gens qui écrivent des livres que personne ne lit ou qui font la traduction d’auteurs inconnus. Il faut se rendre à l’évidence: on a plus les moyens de faire ça. Il est urgent d’adapter le modèle québécois en culture aux réalités de notre temps.

C’est un peu dommage, quand même, parce que c’était un beau projet auquel on travaillait depuis quarante ans — quand on y pense…

Assurer l’existence d’un réseau de bibliothèques publiques et de librairies partout sur le territoire québécois, dans toutes les régions, dans toutes les grandes villes, dans le but de permettre une diffusion efficace aux oeuvres des auteurs d’ici et d’ailleurs à l’intention de tous les Québécois — en essayant d’assurer de cette façon un revenu décent à ceux et celles qui consacrent leur vie à cultiver notre imaginaire et à témoigner de ce que nous sommes ailleurs dans le monde.

C’était un beau projet, mais ce n’est ni le premier, ni le dernier qu’il nous faudra abandonner dans cette période d’austérité — alors, autant s’y faire. De bon coeur, acceptons de nous consacrer à un projet plus simple, plus abordable, plus réaliste: réduire les prix des livres.

Ça manque un peu de perspective et de grandeur, c’est sûr, mais c’est tellement plus simple à expliquer, et tellement plus facile à évaluer. Ce qu’on va perdre en ambition on va le retrouver en efficacité, c’est sûrement mieux ainsi. Tout le monde peut comprendre ça — surtout dans le contexte actuel. Et peut-être que ça nous permettra de parler du prix des livres aux bulletins de nouvelles, comme on parle du prix de l’essence: ça offrira encore un peu plus de visibilité à la littérature, qui en a bien besoin.

Il faut s’en réjouir, vous ne croyez pas?

Non? Mais alors quoi?

Sérieusement: moi non plus je n’ai pas envie de m’en réjouir. Je rage.

Trop cher (sauf que)

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Le prix moyen des livres numériques en France est trop cher au goût des consommateurs… une étude le dit [graphique]. Ce doit être vrai.

Sauf que…

Aux États-Unis le prix moyen est à peu près deux fois plus bas et les consommateurs disent la même chose quasiment dans la même proportion…

…et au Royaume-Uni c’est encore moins cher (au point que c’en est devenu pratiquement insoutenable de l’avis de nombreux experts)… et devinez quoi? Les consommateurs portent encore le même jugement sur les prix… la même étude le dit. Ce doit être vrai…

Alors, ça s’arrête où cette bêtise?

Faudrait peut-être redonner un peu de perspective à nos analyses, vous ne pensez pas?

Premières réflexions post-élection

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J’ai toujours utilisé mon blogue pour réfléchir à haute voix, par écrit.

Je vais continuer à le faire dans les prochaines semaines et les prochains mois — en particulier pour partager des impressions sur ma première expérience de campagne électorale et pour participer aux réflexions qui sont plus que jamais nécessaires si on veut réinventer le Parti Québécois. Le mot est fort, mais j’ose quand même l’utiliser.

Quatre éléments de réflexion pour ce soir.

UnCeux et celles qui sont à la fin de leur parcours politique devraient éviter de tirer des conclusions inutilement pontifiantes au sujet du projet souverainiste. Je peux comprendre que certains aient perdu confiance mais nous sommes plusieurs à vouloir poursuivre, même si cela doit prendre encore longtemps. L’idée de faire du Québec un pays n’appartient pas à une génération de militants ou d’ex-députés, ni à personne d’ailleurs.

Deux — Je suis animé depuis toujours par la conviction qu’il faut faire beaucoup plus de place à l’éducation et à la culture dans le discours politique; à la réalité des petites entreprises aussi; et des changements induits par le numérique. Je ressors de ma première campagne électorale plus convaincu que jamais de tout cela.

Trois — J’ai pu constater dans les dernières semaines la difficulté d’aborder de nombreux sujets dans un temps limité et dans un univers médiatique sursaturé — a fortiori si ce sont des sujets complexes. Je pense que pour faire mieux il faudra établir une priorité plus claire dans nos messages et remplacer rapidement la stratégie basée sur la recherche du meilleur clip par une stratégie basée sur la pédagogie.

Quatre — Tout cela m’amène à souhaiter que nous fassions une place importante à « l’entrepreneuriat éducatif et culturel » dans nos réflexions des prochaines semaines et des prochains mois. En mettant au coeur de notre projet l’éducation et la culture, en même temps que le goût et la capacité d’entreprendre, je pense que nous pourrons travailler à la fois sur l’identité personnelle et collective des Québécois et sur la confiance en soi (en nous) qui est nécessaire pour désamorcer (enfin!) le réflexe de peur sur lequel repose la force de nos adversaires. Nous cesserons aussi de rendre faussement conditionnels au développement économique les investissements en éducation et en culture alors qu’ils en sont en réalité le carburant le plus essentiel.

Un projet de société basé sur l’entrepreneuriat dans le domaine éducatif et culturel — qui pourrait s’appuyer tout spécialement sur les possibilité offertes par le numérique — il me semble que c’est une belle piste à explorer au moment de lancer un remue-méninges…

Qu’en pensez-vous?

La nécessaire diffusion des données culturelles

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Un gazouillis de mon ami Mario m’a fait découvrir le document Ouverture et partage des données publiques culturelles — pour une (r)évolution numérique dans le secteur culturel. Il s’agit d’un rapport a réalisé par le ministère français de la Culture et de la Communication. Un rapport qu’il convient de faire circuler largement parce qu’il soulève des enjeux très importants et qu’il permet d’illustrer certaines des possibilités qui sont associées à une meilleure diffusions des données culturelles (en particulier dans le cas des musées et des bibliothèques, mais aussi plus largement). Extraits:

« La matière première nécessaire à la formation de ces écosystèmes d’innovation et de création dans le secteur culturel se trouve dans les ressources culturelles numériques et plus particulièrement dans la donnée publique culturelle ou data culture.

« [ce sont des] données qui participent à l’éducation des citoyens et des plus jeunes, qui favorisent la démocratisation culturelle et la transmission des savoirs sont de véritables biens communs et font partie du patrimoine historique et culturel de tous les citoyens… »

« L’open data culturel favorise la création de services et produits innovants; participe à l’émergence de nouveaux leviers de croissance pour développer l’économie culturelle française; positionne le ministère français de la Culture et de la Communication et ses opérateurs au centre de la création d’un nouvel écosystème de création et d’innovation. »

J’ai déjà exprimé mon intérêt pour le mouvement des « données ouvertes ». C’est d’ailleurs une des convictions que j’ai défendues avec le plus de vigueur pendant les travaux du chantier Option Culture, virage numérique, que la SODEC a mené en 2011. Les propositions 12 et 17 du rapport final en rendent d’ailleurs compte (un peu trop timidement).

J’étais personnellement allé beaucoup plus loin au cours des échanges, allant jusqu’à suggérer que l’obtention de certaines aides publiques soient rendues conditionnelles à l’obligation pour les bénéficiaires de rendre publiques certaines données statistiques (voire commerciales) liées au projet soutenu — cela dans le but d’éviter la répétition des mêmes erreurs par d’autres acteurs, évidemment, mais aussi (surtout!) de stimuler l’innovation par d’autres acteurs. Je pense qu’on pourrait ainsi décupler la portée de chaque dollars investi dans le soutien des industries culturelles (ce qui est plus que jamais une nécessité). J’assume toujours pleinement cette idée… et je pense qu’on y arrivera tôt ou tard — inévitablement. Et le plus tôt sera le mieux d’ailleurs… parce que nous en ressortirons tous, collectivement, beaucoup plus fort.

Comme les auteurs du rapport français, je pense qu’il s’agit même d’un des enjeux les plus essentiels à la révision (pressante) de plusieurs des modes d’intervention de l’état… et peut-être tout particulièrement dans le domaine culturel.

Pourquoi réglementer quand on peut subventionner?

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Plusieurs amis publient ce soir sur Facebook des commentaires très durs et très personnalisés après la lecture de ce texte du Devoir: Les libéraux s’opposent au prix réglementé du livre.

Au risque d’étonner, je confesse une certaine estime pour Christine Saint-Pierre dans ce dossier (n’exagérons rien, mais quand même). Parce que je pense qu’elle a défendu le dossier avec sincérité au sein de son parti — jusqu’à ce qui pourrait être qualifié « d’imprudence », en portant publiquement le macaron du mouvement Sauvons les livres. Je pense qu’il faut lui en être reconnaissante — et souhaiter qu’elle continue à défendre le dossier au sein de son caucus.

Il me semble que c’est plutôt vers son chef qu’il faut diriger notre mécontentement… pour n’avoir jamais donné l’heure juste, et avoir délibérément laissé croire que le Parti Libéral pourrait appuyer un projet de réglementation — alors qu’il tue maintenant le projet avant même qu’il ne soit formellement présenté. Il a choisi d’induire en erreur plutôt que de faire preuve de courage. C’est du très mauvais leadership.

* * *

Une autre des choses qui me sidèrent dans ce dossier c’est que ce sont les deux partis qui répètent sans cesse que l’État doit cesser d’avoir le réflexe de subventionner pour soutenir l’économie qui rejettent d’emblée une mesure qui suscitait un large consensus et qui ne coûtait rien à l’État… en disant au gouvernement qu’il devrait plutôt « délier les cordons de la bourse » et subventionner davantage les éditeurs et les libraires. C’est au moins paradoxal, voire carrément contradictoire.

Il faut le dire: dans ce dossier, ceux qui privilégient que l’État subventionne au lieu de favoriser une prise en charge de l’industrie par ses principaux acteurs — et à coût nul pour l’État (répétons-le) — c’est le PLQ et la CAQ.

Il faudrait que les chroniqueurs et les animateurs de radio qui nous ont fait la morale toute la semaine le réalisent aussi.

* * *

Et bravo à Élodie Comtois pour l’argument retourné à Philippe Couillard en rapport avec l’industrie pharmaceutique. Ça me semble très bien vu.

Expertise économique, vraiment?

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Note: je reprends ici un court texte écrit sur Facebook un peu plus tôt ce matin — dans le but de favoriser des échanges plus ouverts.

* * *

On peut être en accord ou en désaccord avec l’idée d’une réglementation du prix des livres. Il existe évidemment des raisons valables pour s’opposer à certaines des mesures qui sont proposées par le ministre Kotto… comme il y a aussi de très bonnes raisons pour les appuyer.

Mais les propos pontifiants que je lis de certains opposants depuis deux jours — sous un couvert d’expertise en économie autoproclamée — sont parfois tout simplement consternants.

Il ne s’agit pas de savoir parler « de l’offre et de demande » ou d’évoquer le droit d’acheter au prix le plus bas pour être un expert en économie.

La science économique ne s’intéresse pas qu’aux prix de vente au détail, mais aussi au cadre dans lequel sont créés et distribués les produits et les services — à court, et à plus long terme. Ce serait bien de ne pas le perdre de vue.

Le développement international

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La lecture du Soleil de jeudi dernier avait une résonance particulière pour moi, et pour l’équipe de De Marque. En effet, la section spéciale Zone, l’option internationale correspondait particulièrement bien aux défis qui nous occupaient cette semaine… et au cours des derniers mois!

Après avoir mis en place en 2009 l’Entrepôt numérique, avec la collaboration de l’Association nationale des éditeurs de livres (ANEL), pour offrir des services de distribution de livres numériques aux éditeurs québécois et canadiens-français, nous avons entrepris d’étendre le service à l’international.

D’abord à la France en 2010, avec Eden Livres, puis en Italie, en 2011, avec Edigita. C’est encore méconnu, mais aujourd’hui, plusieurs des prix littéraires français, et certains des plus grands succès littéraires italiens sont commercialisés en version numérique grâce à la plateforme de distribution que De Marque développe à Québec.

Depuis 2011, donc, on travaille, d’arrache-pied pour poursuivre le développement de l’entreprise, ailleurs en Europe et sur d’autres continents. Nous avons pu signer plusieurs accords de partenariats, en Europe et en Asie, et suivre des pistes, nombreuses… mais beaucoup de choses restaient à conclure.

On a poursuivi nos efforts, tous les jours, pour suivre la croissance du marché du livre numérique (qui double pratiquement chaque année dans tous les marchés où nous sommes présents) et continué à investir dans le développement international — avec persévérance, en doutant parfois, mais jamais assez pour abandonner. Et ces jours-ci après plus d’une centaine de voyages et beaucoup d’investissement… on dirait bien que le vent se prépare à tourner, et que nous aurons bientôt quelques belles annonces à faire. Ça va faire du bien de voir les efforts porter fruits! Mais gardons les doigts croisés, il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué…

Alors des dix conseils pour favoriser l’exportation préparés par Québec International et rapportés sous la plume de Marie-Pierre Cayer, je me permets de retenir surtout le huitième:

8) «Fais des efforts et persévère» 

Investissez les efforts nécessaires à la réussite du projet. Les entreprises désirant se lancer dans l’aventure de l’internationalisation devront y mettre les efforts, le temps et l’argent nécessaires pour voir les résultats. Aucune relation d’affaires à l’international ne se crée rapidement, confirme Québec International.

Et des observations d’Alain Kirouac, président de la Chambre de commerce de Québec, au sujet des défis majeurs liés à l’exportation, je retiens particulièrement ce passage:

« Malgré tout, la santé des entreprises québécoises et en particulier celles de la région métropolitaine de Québec est bonne, mais « c’est le désir de l’international qui est moindre », insiste le président.

« Quand on leur demande leur intention d’aller vers l’international, les entreprises répondent qu’elles sont bien sur les marchés locaux et régionaux », mentionne M. Kirouac, ajoutant que le manque d’audace est évident. »

C’est vrai qu’on peut faire encore beaucoup plus d’exportation dans la région (et pas que dans le secteur manufacturier d’ailleurs: dans les services, aussi! — et en particulier dans le secteur culturel) — mais je ne suis pas certain que ce soit seulement (ni même essentiellement) le manque d’audace qui explique la situation actuelle.

Il n’y a pas que les entrepreneurs qui doivent apprendre oser un peu plus, il y a probablement aussi des conditions à réunir pour permettre à l’audace de s’exprimer plus facilement — et pour accompagner la nécessaire (et importante) prise de risque qui accompagne une démarche de développement à l’étranger.

On a déployé beaucoup de ressources dans les vingt dernières années pour apprendre et réussir à « attirer des entreprises » dans la région. Il faudra sans doute un chantier semblable pour qu’on obtienne autant de succès avec l’exportation.

Il faut qu’on y arrive, parce que c’est vraiment un très beau défi pour une entreprise — et pour toutes les personnes qui y travaillent!

L’innovation et le livre

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Je me rends à Montréal en train ce matin pour une rencontre qui vise à faire avancer le dossier du livre numérique en milieu scolaire. Encore un salmigondis à démêler…

Entre deux gorgées de café je lis les réactions des uns et des autres aux décisions de Marie Laberge et d’Arlette Cousture de ne rendre disponibles les versions numériques de certaines de leurs œuvres exclusivement dans certains canaux de ventes — essentiellement leurs sites Web personnels et le iBookstore de Apple, dans le cas de Marie Laberge. Le Devoir, La Presse, blogues, réseaux sociaux… Il fallait bien s’en douter: c’est à travers le star system que le livre numérique finit par faire parler de lui…

Plusieurs s’étonnent de la violence du vocabulaire utilisé par certains (trahison, vraiment?). Personnellement, je suis moins surpris par la virulence des commentaires et des mots choisis que par la nature de certains des reproches qui sont formulés aux deux auteures.

On peut certes reprocher aux auteurs de manquer de vision pour la mise en marché des versions numériques de leurs œuvres (je le crois) ou d’être malhabiles au plan des communications (ça me semble indéniable). On peut aussi déplorer une forme de négligence à l’égard des bibliothèques, voire des librairies, mais est-ce que la « chaîne du livre » en est rendue à se sentir menacée par les maladresses de deux auteures, aussi populaires puissent elles être? Deux auteurs: une, deux. Pensons-y bien! Est-ce qu’on en est vraiment rendu là? J’espère que non!

Et je n’ai certainement pas envie de reprocher à Arlette Cousture et Marie Laberge d’oser quelque chose de nouveau… d’innover, même maladroitement… pas dans un milieu qui manque très souvent de goût pour l’innovation! Je n’ai pas envie de leur reprocher cela, même si je suis absolument certain qu’elles font toutes les deux une erreur dans les cas qui nous intéressent. Je suis d’ailleurs convaincu qu’elles le réaliseront bien assez vite. C’est inutile d’en faire tout un plat. J’ose même ajouter que nous pourrons éventuellement les remercier pour avoir fait la démonstration que ces approches ne sont pas les bonnes.

Le monde du livre est en profonde (et de plus en plus rapide) transformation. Il faut certes que ses différents acteurs « se serrent les coudes » et appeler chacun d’eux à adopter une vision « systémique » du marché — mais certainement pas au prix de condamner ceux et celles qui prennent le risque d’innover… même maladroitement.

Déplorer, peut-être. Dénoncer, à la limite. Mais condamner? Certainement pas! Ce n’est pas la bonne voie.

Ceux qui crient le plus fort devraient peut-être s’interroger sur les rapports qu’ils entretiennent avec l’innovation.

Innover dans un contexte comme celui-ci ce n’est pas un luxe, c’est une nécessité.

Au risque de se tromper, évidemment. Parce que ça fait inévitablement partie de la game.

Réglementer le prix des livres? Mon mémoire (et les suites).

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C’est fait. Présentation terminée. Je suis soulagé.

Il y a la théorie, il y a regarder la commission parlementaire à la télévision ou sur le Web… et il y a la réalité: c’est un exercice intense. Chapeau à tous ceux et celles qui se prêtent à l’exercice.

Tout ça pour dire que Je suis content du résultat.

Mon mémoire n’est pas parfait, la présentation ne l’était pas non plus (et le veston carreauté inadéquat devant les caméras… je sais!), mais de façon générale, je pense que je peux dire que c’est pas mal mission accomplie.

La mission? Disons plutôt les objectifs que je m’étais donnés:

  • faire un peu de pédagogie sur le livre numérique (non, c’est pas magique, ça ne coûte pas toujours « presque rien »)
  • rappeler que c’est un monde où presque tout reste à inventer — et qu’il faut des conditions favorables et du temps pour ça
  • formuler une proposition de réglementation du prix adaptée au livre numérique
  • offrir un point de vue sur l’industrie un peu plus positif et dynamique que ce qu’on avait pu entendre jusqu’à présent.

Je reviendrai évidemment sur certains éléments dans les prochaines heures ou les prochains jours. Le temps de décanter ça un peu plus.

Mais d’ici là, voici le mémoire que j’avais déposé hier soir en prévision de ce matin. C’est un document qui reste assez bref, mais qui est tout de même un peu plus long/complet que ce que j’ai pu prononcer dans les dix minutes qui m’étaient accordées avant les questions). Toujours avec l’intention d’élargir autant que possible la réflexion et de permettre à tous ceux qui le souhaitent d’y prendre part.

Il est ici: en format pdf et — surprise! — en format epub, dans le but de faciliter sa lecture sur une liseuse ou une tablette — cela grâce à l’aimable proposition de Jimmy Gagné, de Studio C1C4. Merci Jimmy!

À suivre…

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Mises à jour:

22 août: Les bonnes manières

25 août: On part de (trop?) loin

26 août: La cité éducative comme projet de société (et les librairies dans tout ça?)

Voir aussi:

Une série de textes qui a précédés la rédaction du mémoire.

Pourquoi règlement quand on peut subventionner